Charlot recueille un bébé abandonné et l’élève de son mieux même s’il n’a pas un sou. Une très grande complicité unit l’enfant et le vagabond devenu vitrier. Mais le jour où l’enfant tombe malade, les services sociaux tentent de les séparer.
États-Unis, 1921, noir et blanc, 68 min., cartons sous-titrés.
Réalisation et scénario : Charles Chaplin. Collaboration à la réalisation : Charles Reisner. Image : Roland Totheroh, Jack Wilson. Musique originale : Charles Chaplin. Direction artistique : Charles D. Hall. Costumes : Mother Vinot. Montage : Charles Chaplin. Production : Charles Chaplin Productions. Avec : Charles Chaplin (le vagabond), Edna Purviance (la mère), Jackie Coogan (le gosse), Carl Miller (l’artiste séducteur), Tom Wilson (un policier), Monta Bell (un policier), S. D. Wilcox (un policier), Charles Reisner (le costaud).
Premier long métrage réalisé par Chaplin. C’est aussi le début de sa pleine et entière liberté d’auteur et de ses conditions de travail absolument hors norme, c’est-à-dire dégagées de toutes contraintes financières, qu’il conservera jusqu’au Dictateur. Le tournage se prolongera ici sur un an (au grand dam des actionnaires de la First National, largement dédommagés de leur angoisse par la suite). Un métrage colossal de pellicule sera impressionné pour aboutir aux six bobines finales. Le film n’a presque plus rien à voir avec le burlesque : il s’agit d’une comédie sentimentale et, dans certaines séquences, d’un pur mélodrame. Le choc émotionnel du Kid fut considérable auprès du public. Il est dû principalement au thème : rencontre de deux solitudes, de deux sans-famille, l’un adulte, l’autre enfant : aux qualités de l’interprétation : le talent de Chaplin et celui de Jackie Coogan s’équilibrent parfaitement sans jamais se nuire ; à l’habile dosage entre le rire et les larmes.
Jacques Lourcelles, Dictionnaire des films : des origines à 1950, Bouquins éditions, 2022, p. 648.
Depuis 2008, l’Institut propose dans sa saison culturelle, un ciné-concert qui associe la projection d’un chef-d’œuvre du cinéma muet, avec l’exécution « en direct » d’une partition musicale. Parmi les films présentés : La Nouvelle Babylone de Gregory Kozintsev et Leonid Trauberg (1929), Les Lumières de la ville et Les Temps modernes de Charles Chaplin (1931, 1936), Le Mécano de la Generale de Buster Keaton (1927), Folies de femmes d’Erich von Stroheim (1921), Metropolis de Fritz Lang (1927).