En 1880, à l’aube du siècle naissant, Edison invente l’électricité, alors que deux jumelles voient le jour à Budapest, puis sont séparées après la mort de leurs parents. Plus tard, en 1900, l’une d’elles est devenue une femme fatale, l’autre anarchiste. Sans le savoir, elles ont une relation avec le même homme.

Az én XX. Századom – Hongrie, Allemagne, Cuba, 1988, noir et blanc, 99 min., vostf.
Caméra d’or au Festival de Cannes 1989
Réalisation et scénario : Ildikó Enyedi. Image : Tibor Máthé. Son : István Sipos. Décors : Róza Bálint. Costumes : Agnes Gyarmathy. Montage : Mária Rigó. Musique : László Vidovszky. Production : Budapest Filmstúdió Vállalat, Friedländer Filmproduktion GmbH, Magyar Filmgyártó Vállalat, Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos. Avec : Dorota Segda (Anya, Dóra et Lili), Oleg Yankovski (Z), Paulus Manker (Ottó Weininger), Péter Andorai (Thomas Edison), Gábor Máté (K).

C’est peut-être parce que ce noir et blanc tellement argenté nous rappelle les œuvres hongroises les plus fulgurantes des années 60, c’est peut-être parce que rarement un film réalisé par une femme vise entièrement à nous captiver par un charme féminin, de la première à la dernière séquence, c’est peut-être parce que l’histoire mélodramatique des deux sœurs jumelles nées exactement au début du siècle tire sa vigueur de sources griffithiennes, c’est peut- être à cause de cela que ce film nous paraît anticiper de nouveaux développements possibles d’un cinéma de sensations poétiques qui renonce au « verbe » explicatif.
Lorenzo Codelli, Positif n° 341-342, juillet 1989, p. 80.