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La Clepsydre Wojciech J. Has (1973)
mardi 9 avril 2024 Théâtre des Variétés, 20 heures

Józef vient voir son père en traitement dans un sanatorium, mais l’établissement médical qu’il découvre est un vaste palais lugubre, rongé par la vermine et tapissé de toiles d’araignées où le temps et l’espace sont comme pris dans un vertigineux tourbillon. Le docteur Gotard lui explique que le temps y a été comme retardé. Ne comprenant rien à ce discours, Józef s’aventure dans la vaste demeure.

Sanatorium pod klepsydra – Pologne, 1973, couleur, 124 min., vostf.
Prix du jury au Festival de Cannes 1973
Réalisation : Wojciech J. Has. Scénario : Wojciech J. Has, d’après un recueil de nouvelles de Bruno Schulz. Image : Witold Sobocinski. Son : Janusz Rosól. Montage : Janina Niedzwiecka. Musique originale : Jerzy Maksymiuk. Décors : Andrzej Plocki, Jerzy Skarzynski. Costumes : Lidia Skarzynska, Jerzy Skarzynski. Production : Zespól Filmowy Silesia. Avec : Jan Nowicki (Józef), Tadeusz Kondrat (Jakob, le père de Józef), Irena Orska (la mère de Józef), Gustaw Holoubek (le docteur Gotard), Halina Kowalska (Adela), Mieczysław Voit (le conducteur), Bozena Adamek (Bianka).

Tout dans la nature est décor, trompe-l’œil, folie. Voyez ces paysages de neige entrevus par la vitre d’un train fantôme, ou l’interstice d’un volet ; ce château mangé par le lierre et la pourriture, dont les portes ouvrent sur le vide, ces escaliers vermoulus, ces murs lépreux ; ces fêtes d’une île désenchantée ; ce Garibaldi, ce Maximilien, ces Rois mages pour livres d’école ; ces mornes chevauchées forestières. On dirait un western au ralenti. Rien en tout cas à quoi se raccrocher de stable, de rationnel. Peu de films, en ce sens, peuvent être dits, autant que celui-ci, fantastiques, ou mieux fantasmagoriques. C’est un rêve éveillé, une débauche de transparences et de couleurs changeantes, une ensorcelante mascarade. Bref, du cinéma à l’état pur. Et j’ajoute : sans nulle virtuosité gratuite, obéissant plutôt à je ne sais quelle douloureuse exigence intérieure qui vous empoigne dès la première minute.
Claude Beylie, Écran n° 37, juin-juillet 1975, p. 54.

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