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Max et Jérémie Claire Devers (1992)
mardi 8 avril 2025 Théâtre des Variétés, 19 h

Label « Monaco en Films »

Max est un tueur, le meilleur de la place. Après trente ans de bons et loyaux services, ses arrières assurés, il prend une retraite aussi confortable que méritée. Bien vite, l’inaction lui pèse. Il s’ennuie, il broie du noir. Ce familier de la mort pense qu’elle tarde à lui faire signe. Un jour elle vient à sa rencontre. Il la reconnaît aussitôt et la laisse, par jeu, par défi, rôder autour de lui. D’autant qu’elle prend la forme de son double inversé. Jérémie est jeune, spontané, brouillon. Il improvise au gré du moment. Max au contraire ne laisse rien au hasard, la répétition quotidienne des gestes le rassure. Le seul point commun entre Max et Jérémie est leur profession : tueur.

France, Italie, 1992, couleur, 115 min.
Réalisation : Claire Devers. Scénario : Claire Devers et Bernard Stora d’après l’œuvre originale de Teri White. Dialogues : Bernard Stora. Image : Bruno de Keyzer. Son : Jean-Paul Mugel. Musique originale : Philippe Sarde. Décors : Carlos Conti. Costumes : Catherine Leterrier. Montage : Marie Castro. Production : Gruppo Bema, Les Films Alain Sarde, TF1 Films Production. Avec : Philippe Noiret (Robert Maxendre, dit Max), Christophe Lambert (Jérémie Kolachovsky), Jean-Pierre Marielle (Almeida), Christophe Odent (Jacky Cohen), Feodor Chaliapin Jr. (Sam Marberg), Michèle Laroque (Suzanne), Karin Viard (la fille).

Insidieusement, la mise en scène et les partis pris esthétiques de Claire Devers semblent relier le stylisme hiératique hérité de Jean-Pierre Melville à la fougue glaciale d’Arnaud Desplechin : ou comment s’appuyer sur le classique pour mieux aller vers le moderne. Sans étouffer le spectacle, Max et Jérémie est aussi un film d’action : techniquement impeccable, souvent fort drôle, qui ne s’empêtre jamais dans le démonstratif. Au point qu’on éprouve parfois une curieuse impression : ce n’est pas l’approche de Claire Devers qui serait un tantinet masculine, mais bien l’étude d’une certaine virilité désespérée de Melville qui apparaît, rétrospectivement assez féminine.
Laurent Bachet, Libération, 14 octobre 1992, p. 38.

Première partie

Un instantané « Monaco en films » issu des collections de l’Institut.

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