Alexandre est un jeune dilettante oisif. Il vit chez Marie, sa maîtresse, et flâne à Saint-Germain-des-Prés. Un jour, il croise Veronika, une jeune infirmière. Il entame une liaison avec elle, sans pour autant quitter Marie.

France, 1972, noir et blanc, 220 min.
Grand Prix spécial du jury au Festival de Cannes 1973
Réalisation, scénario et dialogues : Jean Eustache. Image : Pierre Lhomme. Son : Jean-Pierre Ruh, Paul Lainé. Costumes : Catherine Garnier. Montage : Jean Eustache, Denise de Casabianca. Production : Elite Films, Ciné Qua Non, Les Films du Losange, Simar Films, Vincent Malle Productions. Avec : Jean-Pierre Léaud (Alexandre), Bernadette Lafont (Marie), Françoise Lebrun (Veronika), Isabelle Weingarten (Gilberte), Jacques Renard (l’ami d’Alexandre), Jean-Noël Picq (l’amateur d’Offenbach), Jean Eustache (le mari de Gilberte), Douchka (la femme au pansement), Jean Douchet (l’homme du Café de Flore), Pierre Cottrell (un ami de Veronika au café des Deux Magots), Bernard Eisenschitz (un ami de Veronika au café des Deux Magots), Noël Simsolo (un client du Café de Flore), Jean-Claude Biette (un client du café des Deux Magots), André Téchiné (un client du café des Deux Magots), Caroline Loeb (une jeune fille en terrasse de café).

Le choc de La Maman et la Putain à sa sortie, c’était d’abord le sentiment rarement éprouvé que le film était en prise directe sur son époque, sans la moindre trace de forcing sociologique. Non pas tant parce qu’on y faisait allusion, au détour d’une conversation, à Jacques Duclos ou à Jean-Paul Sartre, au MLF ou aux fictions de gauche italiennes, mais parce que, plus largement, l’après-68 y était saisi au moment de sa retombée : début de ce qui allait être une longue période de grisaille, qu’Eustache avait pressentie avec autant de lucidité que Godard avait prévu en 67 les événements de Mai avec La Chinoise (pour la théorie) et Week-end (pour les actes).
Alain Philippon, Cahiers du cinéma n° 336, mai 1982, p. 39.