L’Afrique et le Japon : deux « espaces » qui passionnent ce cameraman, qui nous livre ses images. En contrepoint, une voix lit des fragments de ses lettres qui émaillent ses voyages. Des extraits de films de reportage sont inclus dans la continuité de son propre travail. Et l’un de ses amis japonais passe certaines de ses vues au synthétiseur, détruisant et reconstruisant « l’enregistrement de son regard ».
France, 1982, couleur, 110 min.
Réalisation : Chris Marker d’après les lettres de Sandor Krasna. Image : Chris Marker. Son : Antoine Bonfanti. Musique originale : Michel Krasna. Interprète des chansons originales : Arielle Dombasle. Costumes : Paul Bertault. Montage : Chris Marker. Société de production : Argos Films. Avec : Arielle Dombasle (dans son propre rôle), Florence Delay (la voix de la narratrice).
L’Afrique ou le Japon insolite de Chris Marker n’ont d’autre fonction que de souligner l’exotisme non des pays, mais des images elles-mêmes, magnétiques, hertziennes ou chimiques. Qu’il tourne, manipule, monte ou synthétise, Marker fait montre d’une rare lucidité sur leurs contenus, tant photographique que politique. En guise d’introduction à Sans soleil, il note : « On voudrait ici faire précéder le film d’une pancarte : la fiction est à l’extérieur ». Elle y est en effet. Sans soleil, sans fiction. On eût souhaité néanmoins que le discours subisse la même éclipse. Comme Marker lui-même, on ne saurait choisir entre un cinéaste français au Japon et un émeu en Ile-de-France. Dans les deux cas, une image, juste une image, tient nos paupières ouvertes.
Didier Goldschmidt, Cinématographe n° 87, mars 1983, p. 40.
Un instantané « Monaco en films » issu des collections de l’Institut et un court métrage :
Le Paris des mannequins de François Reichenbach (France, 1963, couleur, 11 min.)
Rues de la capitale, toits d’immeubles, Paris, haut lieu de la mode, sert de décor idéal aux photographes pour des séances photos avec des mannequins.