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Manolesco Victor Tourjanski (1929)
mardi 12 mars 2024 Théâtre des Variétés, 20 heures

Label « Monaco en films »

Projection Ciné-Concert
accompagnement au piano de Guilherme de Almeida

Film présenté par Luciano Palumbo
Responsable du service de restauration-numérisation à la Fondation Murnau

Un séducteur parisien tombe amoureux d’une femme de la haute société qu’il rencontre dans un train pour Monte-Carlo. Pour payer leur vie de luxe, il se met à escroquer les gens, jusqu’à ce que son passé le rattrape.

Manolescu, Der König Der Hochstapler – Allemagne, 1929, noir et blanc, 111 min, vostf.
Réalisation : Victor Tourjanski. Scénario : Robert Liebmann d’après la nouvelle de Hans Székely. Image : Carl Hoffmann. Direction artistique : Robert Herlth, Walter Röhrig. Cotumes : René Hubert. Production : UFA. Avec : Ivan Mosjoukine (Manolesco), Brigitte Helm (Cleo), Heinrich George (Jack), Dita Parlo (Jeanette).

Le charisme instinctif d’Ivan Mosjoukine rencontre la prestance graphique de Brigitte Helm en une addition sidérante de magnétisme. Face à ce duo, la délicate Dita Parlo, future Juliette de L’Atalante, crée un juste contrepoint. Cette production UFA soigne aussi sa technique, comptant sur l’habile mise en scène de Victor Tourjanski (formé chez Albatros puis Abel Gance) et sur l’image du grand Carl Hoffmann (chef opérateur de Docteur Mabuse le joueur et pour Les Nibelungen). Les décors, multiples, traversent des métropoles luisantes et des montagnes claires. Ce film aurait donc tout du chef-d’œuvre ? Mosjoukine, de retour d’un séjour piteux aux États-Unis, y campe pourtant une figure plus pâle qu’à son habitude. Brigitte Helm, frustrée de son assignation au rôle de vamp, après Metropolis et L’Argent, se pare d’un voile maussade. Et l’image reste discrète, malgré de belles épiphanies (mouvements spectraux, reflets électriques, scène de rêve). Un sentiment de déclin teinte ainsi ce projet fait d’exils malheureux, de carrières descendantes et d’un mode de production sur sa fin. Cependant, en dépit et du fait même de ses fragilités, Manolesco, prince des sleepings est un film résolument poignant et mélancolique, à redécouvrir.
Élodie Tamayo, catalogue du Festival Toute la mémoire du monde, Cinémathèque française, 2023.

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