logo
East of Noon Hala Elkoussy (2024)
mardi 1 avril 2025 Théâtre des Variétés, 19 h

Label « Film d’artiste »
En partenariat avec le NMNM – Nouveau Musée national de Monaco.

En présence de l’artiste qui présentera en première partie, son travail de cinéaste et de plasticienne.

Le jeune Abdo fait de sa musique un outil de révolte contre ses aînés, dans un pays confiné, hors du temps, dominé par un tyran, Shawky, bouffon excentrique qui règne sur ce monde en mêlant spectacle et terreur. La conteuse de cette fable, Jalala, soulage les peines des hommes avec des histoires de mer et de liberté que nul n’a jamais connues.

Sharq 12Pays-Bas, Égypte, Qatar, 2024, noir et blanc, couleur, 109 min., vostf.
Réalisation et scénario : Hala Elkoussy. Image : Abdelsalam Moussa. Son : Abdalrahman Mahmoud, Jaim Sahuleka. Décors : Hala Elkoussy. Musique originale : Ahmad Elsawy. Montage : Bobbie Roelofs, Hala Elkoussy. Production : Vriza productions, seriousFilm, Nu’ta Films. Avec : Ahmed Kamal (Shawky the Showman), Menha El Batroui (Jalala), Omar Rozeik (Abdo), Fayza Shama (Nunna).

Avec East of Noon, Hala Elkoussy nous entraîne dans un conte populaire qui oscille entre Les Mille et Une Nuits et Ubu roi, […] où de merveilleux jeunes gens tentent de survivre à l’autocratie d’un tyran infantile. Ce deuxième long métrage de Hala Elkoussy détonne par sa forme hurluberlue, insolite et saugrenue au sein du cinéma africain et arabe et rappelle les classiques des années 60-70.
Firouz Pillet, j-mag.ch, 24 mai 2024.

Hala Elkoussy

Après des études à l’Université américaine du Caire, où elle est née en 1974, et une maîtrise du Goldsmith College de Londres en 2002, Hala Elkoussy s’illustre dans le domaine de la photographie et produit plusieurs courts métrages qui sont présentés dans des lieux de création contemporaine à travers le monde : la Biennale d’Istanbul, la Tate Modern ou le Centre Georges Pompidou. Elle fonde en 2004 un collectif d’artistes visuels et entre en résidence deux ans plus tard à l’Académie royale des beaux-arts d’Amsterdam. Elkoussy publie en 2013 un journal photographique sur la vie urbaine après la Révolution égyptienne. Son premier long métrage, Cactus Flower, présenté en première mondiale au Festival de Rotterdam en 2017, poursuit ce travail de topographie, en s’intéressant à la vie de deux femmes qui essayent de survivre dans une ville du Caire au bord de l’effondrement. Telle une fleur de cactus, à la fois hostile et séductrice, la ville occupe une place centrale dans la construction du film, pour ne pas dire qu’elle y joue le premier rôle, les deux héroïnes ne parvenant à surmonter leur quotidien et leur détresse qu’en se réfugiant dans leur imaginaire, matérialisé par des intermèdes musicaux, chantés ou dansés, dans la grande tradition du cinéma égyptien. Au cœur de ce film, figure une grande actrice du cinéma arabe, Menha El-Batrawi, qu’on retrouve dans le second long métrage d’Hala Elkoussy, East of Noon (2024), présenté à la Quinzaine du dernier Festival de Cannes. L’action de ce film-fable se déroule dans une Égypte fantasmée, où les personnages, en lutte avec un pouvoir tyrannique, ne doivent leur liberté qu’à leur capacité à s’inventer des rôles et des histoires, à se jeter littéralement à l’eau, puisque c’est la mer qui figure ici un ailleurs possible. Tout en oppositions et contrastes, le film n’hésite pas à explorer les extravagances du réel, les méandres du désir, les ruses de la vérité, guidé, dans ses moments les plus réussis, par une irrépressible pulsion de vie qui rappelle certains accents du cinéma de Youssef Chahine. De quoi nous donner très envie de suivre la trajectoire cinématographique de cette artiste.
Vincent Vatrican

ALLER PLUS LOIN
PROJECTIONS SPÉCIALES Max et Jérémie
MARDIS DU CINEMA Le Village des damnés