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MONACO ET LE CINÉMA

L’Institut collecte affiches, photos de tournage, de plateau, de promotion, dossiers de presse, maquettes de décors, de costumes, programmes, publicités, dossiers de production, tous les documents qui aident à retracer et illustrer l’activité cinématographique sur le territoire de Monaco, professionnelle comme amateur.

Lorsqu’on parle de patrimoine, on pense communément à des lieux, à des édifices, à des musées, à des œuvres d’art ou à des ouvrages précieux. Il est pourtant un autre type de document, dont Monaco a plus tardivement pris la mesure, qui participe de son propre rayonnement depuis l’invention de Monte-Carlo : l’image. Pas seulement l’image fixe, photographique, apparue autour de 1860 en Principauté, mais l’image animée, en mouvement, le cinématographe qu’on expérimente à Monaco en 1897 à l’occasion d’une des premières manifestations au monde consacrées au cinéma – parler de festival serait « anachronique » : un concours de photographies intégrant une section « Monaco vivant par les appareils cinématographiques », organisé par la Société des bains de mer.

Deux ans plus tard, cette même Société des bains de mer, avec l’appui des établissements Gaumont, ouvre un concours de vues cinématographiques aux amateurs du monde entier, dont les films primés sont projetés en 1900 au palais des Beaux-Arts de Monte-Carlo puis dans l’étage inférieur du pavillon de Monaco à l’Exposition universelle de Paris, dans une salle spécialement construite à cet effet. Monaco entretient dès lors un rapport étroit et affectif avec le cinéma, ce dont témoignent deux études parues dans les Annales monégasques et dans la revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, 1895.

Tout le monde a pu remarquer, dans les nombreux documentaires ou reportages sur Monaco et la Côte d’Azur que diffuse le petit écran, combien ceux-ci se nourrissent d’actualités filmées ou d’extraits de films. On se souvient que le cinéaste Erich von Stroheim avait fait construire dans les années vingt sur la côte californienne, non loin d’Hollywood, l’exacte réplique de la place du Casino et de ses terrasses pour son Folies de femmes. Certains précieux dictionnaires nous révèlent aussi qu’un grand nombre d’avant-premières de films prenait place en Principauté dans les années quarante et cinquante, au cinéma des Beaux-Arts, au stade Louis II ou sur le Tir aux pigeons.

Comment oublier tous ces films dont Monaco a été le décor vivant : Le Roman d’un tricheur de Sacha Guitry (1936), Mademoiselle ma mère d’Henri Decoin (1937), Les Chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger (1948), La Main au collet d’Alfred Hitchcock (1955), Le Cercle infernal d’Henry Hathaway (1955), La Belle Vie de Robert Enrico (1961), La Baie des anges de Jacques Demy (1962), Grand Prix de John Frankenheimer (1966), Jamais plus jamais d’Irvin Kershner (1983), Max et Jérémie de Claire Devers (1992) ou Hors de prix de Pierre Salvadori (2006).

Et puis, il y a tous les autres films, rares, inconnus, oubliés, disparus, films dont il ne reste parfois que quelques lignes dans des revues anciennes, et qui contribuent à forger cette histoire du cinéma à Monaco que l’Institut cherche à reconstituer patiemment depuis plus de vingt-cinq ans. La filmographie compte tout de même plus de deux cents titres !

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