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LA NUMÉRISATION ET LA RESTAURATION

La numérisation est la conversion des informations inscrites sur un support (papier, image, pellicule, audio, vidéo) en données numériques que des dispositifs informatiques peuvent traiter et reproduire. Elle permet de créer des copies de sauvegarde en format numérique pour limiter les risques de perte due à la détérioration physique des éléments. La numérisation facilite également l’accès aux documents grâce aux nouvelles technologies.la

Les outils de numérisation

L’Institut est équipé d’un scanner film 2K qui couvre du 8 mm au 16 mm, d’encodeur de signal vidéo en Imx50, AVCintra100, 2K. Pour le son, selon les normes internationales, l’encodage des supports est réalisé en BWF 96 KHz / 24 bits. Pour effectuer ces numérisations, il faut aussi maintenir un parc de matériels d’époque qui permet la lecture des supports d’origine. Pour les documents iconographiques, la numérisation des multiples supports se fait sur des scanners à plat ou sur un banc-titre de 500 à 4 000 Dpi. Les techniques de numérisation évoluant sans cesse, les copies de sauvegarde doivent être réévaluées régulièrement.

Restaurer en respectant l’œuvre

Le but de toute restauration d’œuvre, qu’elle soit film, enregistrement sonore ou photographie, est de se rapprocher de la qualité de sa première projection, de sa première écoute, de son premier tirage.

Pour un long métrage, il convient, en premier lieu, de faire l’inventaire du matériel existant, par le biais de la Fédération internationale des archives du film, d’examiner ce matériel, de le documenter. Puis viennent le travail de repérage des meilleurs éléments et le relevé des défauts qui pourront être réparés chimiquement (moisissures), mécaniquement (collures, arrachements, etc.) ou numériquement (rayures, poussières, stabilité, etc.).

Une fois le travail de réparation effectué et après numérisation, des logiciels de restauration permettent, de manière automatique ou manuelle, image par image pour le film, fréquence par fréquence pour le son, de rattraper les scories du temps : couleurs mélangées, noir et blanc jauni, rayures sur vinyle, etc.

Une restauration est toujours une interprétation qu’il faut assumer en respectant autant les techniques de l’époque que les intentions de l’auteur. Un travail de documentation technique et historique encadre donc chaque restauration. Les pistes image et son restaurées, une copie numérique est établie aux normes du moment. Tous les éléments d’origine sont conservés, de même que toutes les copies intermédiaires de travail. Pour les films les plus prestigieux ou les plus rares, un négatif pellicule est réalisé pour conservation.

Au tournant du XXe, la révolution du numérique a permis de grandes prouesses pour redonner vie et rendre accessibles au public la plupart des archives détériorées par le temps.

Quelques restaurations-clé

2013 • La Baie des Anges de Jacques Demy (1962) présenté à Monaco en 2013 (restauration conduite par la Cinémathèque française, participation de l’Institut) ;

2014 • Vues de Safi et À bord de la Princesse Alice, films tournés par le prince Albert Ier de Monaco (1897) présentés à Rabat (Maroc) puis au Musée océanographique de Monaco en 2014 ;

2014 • Environ 200 cylindres de cire enregistrés par le prince Albert Ier de Monaco en 1899-1901 (partenariat avec la Bibliothèque nationale de France) ;

2015 • Marius de Marcel Pagnol (1931, présentation à Monaco, restauration conduite par la Cinémathèque française, participation de l’Institut) ;

2016 • Adieu Bonaparte de Youssef Chahine (1985, présenté au Festival de Cannes en 2016, restauration conduite par la Cinémathèque française, TF1 Studio, Misr International Films et de l’Institut) :

2017 • Des jeunes femmes disparaissent (1975) et La Croisée des chemins (1976), courts métrages amateurs de Jean-Claude Brisseau ;

2018 • Adieu Philippine de Jacques Rozier (présenté au Festival de Venise, restauration conduite par la Cinémathèque française, participation de l’Institut) ;

2019 • Nous irons à Monte-Carlo de Jean Boyer (1951, présenté à Monaco, restauration conduite par TF1 Studio, participation de l’Institut) ;

2020 • Folies de femmes d’Erich von Stroheim (1921, restauration conduite par le Museum of Modern Art et le San Francisco Film Festival, présenté au Festival Il cinema ritrovato de Bologne en juillet 2022, participation de l’Institut) ;

2021 • F for Fake d’Orson Welles (1973) présenté à Cannes Classics (restauration conduite par la Cinémathèque française, participation de l’Institut) ;

2022 • Numérisation en 2K de la collection de films privés du palais de Monaco.