Maman déchire d’Émilie Brisavoine
(France, 2023, couleur, 80 min.)
Émilie réalise un film pour essayer de comprendre le plus grand mystère de l’univers : sa mère Meaud. Grand-mère géniale, enfant brisée, mère punk, féministe spontanée, elle fascine autant qu’elle angoisse. Le film invite à plonger dans une odyssée intime, un voyage intergalactique dans la psyché.
Après un premier long métrage, Pauline s’arrache (2015), portrait démesuré de sa demi-sœur, Émilie Brisavoine poursuit l’autopsie de sa cellule familiale en s’appuyant sur un cursus d’archives (films et photos de famille, vidéos glanées sur YouTube) et en se mettant en scène. Elle essaie de traiter les maux de son enfance, en mode commando, comme Jonathan Caouette avec Tarnation (2004). Déterminée et non sans humour, elle expérimente ainsi des remèdes, dessinant un parcours thérapeutique qu’elle partage, notamment avec son frère, en recourant parfois à des outils numériques (échanges Skype, filtres Snapchat). Estelle Macé
Émilie Brisavoine
Des études d’arts appliqués à l’École Duperré et une expérience de designer conduisent Émilie Brisavoine à faire des dessins sur le monde, les femmes et les chiens. Elle apparaît dans La bataille de Solférino de Justine Triet (2013), puis joue dans Peine Perdue d’Arthur Harari (2012). Son premier film, Pauline s’arrache, est présenté à l’Acid Cannes en 2015. Produit par Bathysphère Productions, Maman déchire est son deuxième long-métrage. Avec ses deux premières œuvres, Émilie Brisavoine manifeste un fort intérêt pour les films amateurs.
Les films amateurs bénéficient depuis ces dernières années d’une intense valorisation. Des écritures documentaires ou fictionnelles puisent dans cette manne extraordinaire. Ce sont ces pratiques de réemploi que ce programme de recherche entend interroger lors d’un colloque réunissant des chercheurs et des archivistes du monde entier.
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