Cathy Whitaker est une parfaite femme au foyer. En bonne épouse d’un notable de petite ville de province, elle règle sa vie sur ses thés entre amies, ses cocktails et séances photo pour le journal local. Sourire perpétuel aux lèvres malgré le vide de sa vie affective, ce parfait modèle de la bourgeoisie provinciale voit se fissurer ses fondations lorsqu’elle surprend son époux, Frank, dans les bras d’un homme. Également perturbé, il lui promet de lutter contre cette « maladie » qu’il était parvenu à refouler. Réconfortée, Cathy le suit chez un psychologue, espérant proche sa guérison. Souvent seule chez elle, elle sympathise avec son jardinier, Raymond, avec lequel elle parle librement, se sentant écoutée et regardée.
Far from Heaven – États-Unis, 2001, couleur, 107 min., vostf.
Réalisation et scénario : Todd Haynes. Image : Edward Lachman. Musique originale : Elmer Bernstein. Décors : Mark Friedberg. Costumes : Sandy Powell. Montage : James Lyons. Production : Section Eight, USA Films, TF1 International, Killer Films, Clear Blue Sky Productions. Avec : Julianne Moore (Cathy Whitaker), Dennis Quaid (Frank Whitaker), Dennis Haysbert (Raymond Deagan), Patricia Clarkson (Eleanor Fine), Viola Davis (Sybil), James Rebhorn (le docteur Bowman), Bette Henritze (Madame Leacock), Michael Gaston (Stan Fine), Ryan Ward (David Whitaker), Lindsay Andretta (Janice Whitaker).
C’était les années 50. L’Amérique blanche et aisée affichait sa réussite avec une parfaite assurance. Le bon ton allait au rose bonbon et au vert pistache. […]. Ce monde fastueux, un metteur en scène en consigna les subtils reflets dans de flamboyants mélodrames qui n’avaient d’égal que leur ironie : Douglas Sirk. Avec Loin du paradis, Todd Haynes recompose son univers de façon si troublante qu’on le croirait ressuscité d’entre les morts. […] Même esthétique, donc, ample et fluide. Même dramaturgie élémentaire, concentrée autour de la cellule familiale, et à ce titre Loin du paradis est le frère avoué de Tout ce que le ciel permet (1955). Mais, surtout, même engagement : renvoyer dos à dos l’artifice d’un genre et celui, bien réel, d’une société.
Pascal Sennequier, Positif n° 505, mars 2003, p. 6.
Un instantané « Monaco en films » issu des collections de l’Institut et un court métrage :
Papillon de Florence Miailhe (France, 2024, couleur, 14 min.). Dans la mer, un homme nage. Au fur et à mesure de sa progression les souvenirs remontent à la surface. De sa petite enfance à sa vie d’homme, tous ses souvenirs sont liés à l’eau.