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Les Favoris de la lune Otar Iosseliani (1984)
mardi 1 octobre 2024 Théâtre des Variétés, 19 h

Label « Cinéma, art vivant »
En partenariat avec la Fondation Prince Pierre de Monaco

 

Bijoux, porcelaines, tableaux confectionnés amoureusement, puis vendus, offerts, détruits, volés. Les actions les font passer de mains en mains tout comme elles lient les personnages. Le cambrioleur artiste, le fabricant de serrures réputées inviolables, le bourgeois dévalisé, la coquette évaporée, le juge corrompu, etc. Les objets voltigent, les sentiments aussi. Tout le monde continue à vivre et à s’agiter, oublieux de cette règle simple : « ne pas déranger les gens qui vivent autour de nous… ils sont déjà suffisamment dérangés par le simple fait de vivre».

France, 1984, couleur, 106 min.
Réalisation : Otar Iosseliani. Scénario : Otar Iosseliani, Gérard Brach. Image : Philippe Théaudière. Son : Alix Comte, Claude Bertrand Musique originale : Nicolas Zourabichvili. Production : FR3 Cinéma. Avec : Pascal Aubier (M. Laplace, armurier), Alix de Montaigu (Delphine Laplace), Gaspard Flori (Christian Laplace, le fils), Émilie Aubry (Lucie Laplace, la fille), Hans Peter Cloos (le policier Duphour-Paquet), Katja Rupé (Claire), Maïté Nahyr (Madeleine Duphour-Paquet), Julie Aubier (Sabine Duphour-Paquet, la fille), Mathieu Amalric (Julien, fils de Colas).

La dérision poétique de Iosseliani convoque les mânes d’un Tati méchant, plus sale gosse que rêveur, et le rythme syncopé du montage – tout en poursuivant cavalcades et fuites par les égouts – celles du burlesque muet, la veine du Keaton. Mieux qu’un simple exercice de style, cette maîtrise visuelle confère une aisance, un délié à l’auteur qui s’aventure sur le terrain peu fréquenté du picaresque urbain. Et Iosseliani à l’instar de Huron, pas dupe pour un sou dans cette pluie de météores, règle inconsciemment quelques comptes avec Du Bellay, en illustrant à sa manière l’alexandrin qui nous exalte depuis 1552 : « France mère des arts, des armes et des lois. »
Gilles Horvilleur, Cinématographe n° 108, mars 1985, p. 64.

Première partie

Un instantané « Monaco en films » issu des collections de l’Institut et un court métrage :
Aquarelle d’Otar Iosseliani (URSS, 1958, noir et blanc, 10 min., vostf).
Le père d’une famille très pauvre vole l’argent du ménage sous le matelas et s’enfuit par la fenêtre. Furieuse, la mère part à sa poursuite… jusque dans le musée où l’homme s’est réfugié.