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La Dame du vendredi Howard Hawks (1939)
mardi 21 octobre 2025, 19h Théâtre des Variétés

Séance animée par Marc Cerisuelo qui présentera le cycle sur la comédie américaine.

Professeur en histoire et esthétique du cinéma à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, membre du comité de rédaction de la revue Critique, Marc Cerisuelo a publié un certain nombre d’ouvrages sur le cinéma dont Comédie(s) américaine(s) et Billy Wilder, un Européen à Hollywood, tous deux édités chez Capricci (2021 et 2025).

En première partie, un instantané issu des collections de l’Institut.

His Girl Friday, États-Unis, 1939, noir et blanc, 92 min., vostf.
Réalisation : Howard Hawks. Scénario : Charles Lederer, Ben Hecht, Morrie Ryskind, d’après la pièce The Front Page de Ben Hecht et Charles MacArthur. Avec : Cary Grant (Walter Burns), Rosalind Russell (Hildy Johnson), Gene Lockhart (le shérif Hartwell), Ralph Bellamy (Bruce Baldwin), Porter Hall (Murphy), Helen Mack (Mollie Malloy).

Rédacteur en chef d’un grand quotidien, Walter Burns envoie sa femme Hildy Johnson, qui souhaite divorcer, effectuer un reportage insensé : interviewer un condamné à mort qui clame son innocence. Walter multiplie les stratagèmes pour récupérer sa femme et joue des tours pendables à Bruce, son nouveau compagnon.

Si le style n’est pas ici le plus pur, le dialogue comprimé à l’extrême est en revanche un modèle de vitesse qui conduit le film par le bout du nez jusqu’aux confins de l’absurde. Il est toujours, pour Hawks, le meilleur moyen de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Vincent Vatrican, Cahiers du cinéma, hors-série n° 17, décembre 1993, p. 45.

Howard Hawks
1896 • 1977

Quel que soit le genre où il exerce, la chronique d’aventures ou le western, le film noir ou le fantastique, la comédie ou le péplum, Hawks conçoit chacun de ses films avec la même rigueur scientifique, le même soin porté à la structure, à la narration et aux dialogues, à la définition du cadre et à l’articulation des plans, bref à la mise en scène. Chez Hawks, l’aventure, le risque, l’épreuve et la morale qui en découlent sont ce par quoi, comme pour John Ford, l’histoire se fonde dans le mythe de l’Amérique. Les sautes de ton, l’humeur changeante de certaines scènes, la constante ironie dont il fait preuve, ce mélange de sécheresse et de décontraction, sont la marque de fabrique du cinéaste, dont on ne peut isoler de l’œuvre aucun film, dans la mesure où tous sont des leçons de cinéma, revenant invariablement sur les mêmes motifs, voire sur les mêmes obsessions : l’inversion des rôles, la guerre des sexes, l’amitié virile, la compétition sportive, le réalisme féminin. Hawks est un des très rares cinéastes à avoir trouvé la formule des films qui ne vieillissent jamais.
Vincent Vatrican