Souverain savant et humaniste, le prince Albert Ier (1848-1922) s’intéresse, au-delà de sa passion pour les sciences, à toutes les techniques innovantes de son temps.
Durant ses vingt-huit campagnes océanographiques et tous ses voyages, en mer comme sur terre, seul ou avec la complicité de Jules Richard, Louis Tinayre, Henry Bourée, ses fidèles compagnons de route, le Prince pratique assidûment la photographie, s’essaie à la pratique du cinéma et du phonographe. Les clichés et les films, ou plutôt les « cinématos », pour reprendre la belle abréviation du prince Albert, gardent mémoire de ses travaux scientifiques, illustrent ses conférences, ses écrits, et les pensées qu’il consigne dans son journal autographe. Guidé par l’intuition et la recherche, le Prince a compris cette leçon des philosophes de l’Antiquité : les mots et les images peuvent contribuer à la destruction des frontières artificielles qui séparent les peuples et à les réunir dans un seul but, celui du progrès et de la connaissance partagée.
Grâce aux prêts des Archives du palais de Monaco et de l’Institut océanographique, aux collections de l’Institut audiovisuel et au savoir-faire de ses équipes, ce cabinet de curiosités entend rappeler combien le prince Albert Ier a su lier l’expérience singulière de la prise de vue et de l’enregistrement sonore, à l’exigence d’une compréhension vaste et lucide des êtres et des choses ; une photographie, un film, pouvant être à la fois un fragment du monde et éclairer celui-ci.
À sa façon, Albert Ier est un « passeur », un prince d’aujourd’hui.
Estelle Macé et Vincent Vatrican
Prêts
Archives du palais de Monaco
Institut océanographique, fondation Albert Ier, prince de Monaco
Phono Museum ParisDu 25 janvier au 31 décembre 2022
Institut audiovisuel de Monaco
Cabinet de curiosités