Cercle artistique de théâtre fondé en 1939, le Studio de Monaco obtient du Gouvernement princier, en 1950, la gestion de la nouvelle salle des Variétés, située boulevard Albert Ier. Ses membres les plus actifs – Guy Brousse, Roger Canis et Ramon Badia – ont déjà créé la Fédération monégasque du cinéma format réduit qui assure des projections de films au bénéfice de l’éducation nationale. Le Studio de Monaco se dote en 1951 d’une section dédiée à la pratique du cinéma et de la photographie d’amateur : le Cinéam.

Dans ses locaux des Variétés, le club se réunit chaque semaine et ses membres, tous des passionnés, se forment et s’exercent à la réalisation de documentaires, de fictions, d’actualités, de chansons filmées ou de films d’animation. Le rapport d’activités du Cinéam pour l’année 1958 avance la notion de cinéma collectif : « Chaque année, la réalisation d’un film-club pour laquelle les membres collaborent d’un même élan, permet d’unir les possibilités de chacun pour mener à bien les différentes étapes que nécessite la création d’un film.

Lors de ces séances de travail, comme lors des projections publiques, l’ambiance est chaleureuse et stimulante. Au fil des décennies, les équipes changent, les générations se croisent, se succèdent, s’entraident, tout comme l’équipement du cinéaste amateur évolue, le 16 mm cédant la place au Super8.

Membre de la Fédération française des clubs de cinéma amateur, le Cinéam bénéficie des ressources de ce vaste réseau et inscrit ses plus belles réalisations à des concours régionaux ou nationaux. Chaque prix obtenu permet de justifier des besoins nouveaux en équipement technique, « moyens indispensables à tout club de renom pour réaliser des œuvres de qualité, capables de représenter dignement la Principauté ».

Comme le rappelle souvent les dirigeants du club, le Cinéam se propose de « créer et de conserver des archives cinématographiques caractéristiques des événements de Monaco et de son évolution ». Cette mission prend tout son sens au moment des grands chantiers du règne du prince Rainier III, qui vont largement mobiliser l’énergie des cinéastes amateurs. Dans les années 1980, le Cinéam connaît des changements structurants : le club s’émancipe du Studio de Monaco en déposant ses propres statuts et s’installe dans une classe de l’ancienne école de la rue de La Turbie. Puis il intègre un local du nouveau stade Louis II dont il a abondamment filmé la construction.

Commissariat, recherches et scénographie :
Estelle Macé et Vincent Vatrican

Cette exposition met en lumière l’activité cinématographique du Cinéam, de ses premiers essais au tournant des années 1950 jusqu’à l’avènement de la vidéo, à la fin des années 1980. Elle offre ainsi une plongée unique dans la pratique artisanale voire familiale de ce club d’amateurs et une vitrine de ses meilleures productions qui dessinent en images une certaine histoire de la Principauté.